Les mutations de la consommation - Bac Eco
Introduction
Au cours de la croissance économique les richesses crées
augmentent ce qui permet une augmentation de niveau de vie moyen de la
population et une modification de la consommation des ménages. Les modes de vie
ainsi se transforment.
SECTION1)
L’amélioration de niveau de vie
Rappel :
Activité 1
page 113 : Qu’est-ce que la consommation ?
è La
consommation signifie l’utilisation des biens et des services afin de
satisfaire les différents besoins. Elle entraîne la destruction immédiate ou progressive selon la durabilité des biens et services consommés.
La consommation intermédiaire
|
La consommation finale
|
-
C’est la consommation des entreprises pour produire d’autres
biens (énergie, matière première,
produits semi-finis…)
|
- C’est la consommation des
ménages pour satisfaire directement les besoins immédiats (produits finis)
|
A/ Définition et mesure:
1) Définition de niveau de vie:
Activité 1 page 114
C’est le pouvoir
d’achat. C’est la quantité de biens et de services qu’un individu peut acquérir
avec son revenu nominal étant donnés les prix sur le marché ; c’est le
revenu réel.
Le pouvoir d’achat ne constitue pas toujours un
indicateur pertinent du niveau de vie car il n’est qu’une composante. En effet
« le niveau de vie est une notion quantitative qui correspond à l’ensemble des
biens dont peut bénéficier un individu ou un groupe afin de satisfaire ses
besoins ».
Il dépend outre du pouvoir d’achat, des éléments du patrimoine et
des avantages sociaux tel que le revenu de transfert…
- Le patrimoine : C’est l’ensemble de
logement, terrain, mobilier, dettes, crédits à la consommation… possédé par une
personne à une date déterminée.
2) Mesure de niveau de vie d’un pays :
Activité 3 page 115
Le niveau de vie moyen de la population sera mesuré par le PIB par
habitant : PIB / h. c’est un indicateur qui mesure le niveau de vie moyen de la population.
Le niveau de vie
désigne l’ensemble de biens et services marchands et non marchands consommés
par l’individu.
3)
Mesure de
l’évolution du niveau de vie : Activité 4 page 115
On mesure le niveau de vie par un
indicateur économique : PIB / h
PIB / h = PIB réel / Population totale (on utilise le PIB réel pour
éliminer l’effet de l’inflation).
Pour apprécier l’évolution du niveau de vie, on
doit chercher le
taux de croissance
du PIB réel / h :
è TC du PIB réel / h = TC PIB réel – TC de la population.
Croissance de
niveau de vie = croissance économique – croissance démographique
è Le niveau de
vie s’améliore que si le PIB réel croît à un rythme plus rapide que
l’accroissement démographique.
Les limites : Le PIB réel / h
n’est qu’une moyenne, il peut donc masquer des inégalités car certains
individus profitent de la croissance plus que d’autres (riches et pauvres…).
3) Calcul et interprétation du PIB / h et de TC PIB /
h : Activité 2 page 120
En 1994 :
Déflateur du PIB1994
(1990 = 100) = (15813.8 / 12773.8) * 100
= 123.79
En 2004 :
Pop totale2004
= Pop totale1994 * 1.1266
= 9931.429 milles personnes PIB réel2004 =
(35043.2 / 170.8) * 100
= 20517.096 MD
L’évolution du niveau de vie moyen en Tunisie entre
1994-2004 est calculée par le TCPIB / h. TCPIB / h = TCPIBréel – TC de la
population.
= [(20517.096
– 12773.8) / 12773.8] * 100 – [(9931.429 – 8815.4) / 8815.4] * 100
= 60.618% -
12.659%
= 47.959%
è Le niveau de vie moyen
a augmenté en Tunisie de 47.959% sur la période 1994-2004.
B/ Croissance
économique et amélioration de niveau de vie :
La croissance économique se traduit par une création de
richesse (augmentation durable de la production) destiné à être consommé. La
production de biens alimentaires, de biens industriels (automobile, TV…) de
services (santé, éducation…) augmente la consommation et contribue à améliorer
le niveau de vie moyen.
La croissance économique améliore le niveau
de vie à travers :
-
L’accumulation
du capital (investissement privé et public augmentent) ce qui se traduit par
une création d’emploi donc une multiplication des revenus (croissance
extensive) è La consommation augmente.
-
L’intégration
du progrès technique engendre des gains de productivité (croissance intensive),
il en résulte des revenus plus élevés. è La consommation
augmente.
La productivité traduit la quantité des biens et
services produit par travailleur, ce qui bénéficie à ce dernier une augmentation
des revenus, donc une consommation plus élevée et un niveau de vie meilleur.
La croissance de la productivité bénéficie aux
travailleurs sous forme d’augmentation de salaire et aux entreprises sous forme
de profits plus élevés ce qui augmente le niveau de vie.
D’une part, les gains de productivité se traduisent par
une baisse des coûts donc une baisse des prix ce qui augmente le pouvoir
d’achat des consommateurs. La baisse des prix peut provenir par ailleurs des
économies d’échelle.
D’autre part, les gains de productivité augmentent les
recettes de l’Etat ce qui signifie augmentation des investissements publics è Augmentation
des services publics marchands et non marchands è Niveau de vie augmente.
Section 2) L’évolution de
la structure de la consommation :
Rappel :
Activité 3
page 121 :
1)
TCAM PIB/ habitant = 2%
è Le niveau de vie moyen
a augmenté de 2% par an aux Etats-Unis.
2) L’amélioration du niveau de vie de l’américain moyen
aujourd’hui se manifeste par l’augmentation de la consommation des biens et
services par rapport à ses grands parents.
Activité 1 page 123 :
La consommation finale est l’utilisation des biens et services qui
se détruisent immédiatement ou progressivement par les ménages.
N.B : La consommation finale est la
fonction principale des ménages qui se diffère de la consommation
intermédiaire.
W : C’est la part des dépenses relatives à une rubrique dans
l’ensemble des dépenses totales (budget).
Formule
:
W (en %) = (dépenses
relatives à une rubrique / total des dépenses) x 100 Activité
3 page 123 :
Le secteur tertiaire regroupe l’ensemble des activités
des services. Exemples : transport, tourisme, spectacle, service bancaire…
Objectifs de la section :
-
Les mutations de la
structure de consommation au cours de la croissance.
-
Dégager l’évolution de la part
des services dans la consommation.
A- Notion de structure de consommation :
Activité 1
page 124 :
T.A.F :
identifier la structure de consommation ?
è C’est le
classement par fonction de consommation : tous les biens et services répondant
aux mêmes besoins sont classés dans la même rubrique (poste budgétaire).
L’INS classe la structure de consommation en 7 rubriques à savoir :
alimentation, habillement, habitation, hygiène et soin, transport et
télécommunication, enseignement culture
et loisirs, autres dépenses.
B- La mesure de la structure de la consommation : La structure de
consommation peut être
saisie à l’aide
de W. Activité 1 page 124 :
T.A.F : Calculer la part de chaque rubrique Réponses :
En 1985 : En 1995 :
W (alimentation) = 37.509% W
(alimentation) = 37.693%
W (habillement) = 9.602% W
(habillement) = 11.906%
W (habitation) = 26.642% W (habitation)
= 22.209%
W (hygiène et soin) = 6.714% W
(hygiène et soin) = 9.599%
W (transport et télécommunication) =
8.664% W (transport et télécommunication) = 8.699% W (enseignement, culture et
loisirs) = 8.555% W (enseignement, culture et loisirs) = 8.895% W (autres
dépenses) = 2.310% W
(autres dépenses) = 0.997%
L’utilité de W :
-
Chiffrer les dépenses de
consommation d’une rubrique dans le total des
dépenses.
-
Permet
d’appréhender l’évolution de la structure de consommation dans le temps et dans
l’espace (entre pays, entre régions…).
C- L’évolution de la structure de consommation :
a)
Les besoins
physiologiques : bien de 1ére nécessité

Activité 2
page 124 :
1) Les dépenses de consommation alimentaire reculent lorsque le revenu augmente.
2) Les justifications de la baisse de W (alimentation) au cours de la
croissance économique :
- Les besoins physiologiques et plus précisément alimentaires sont
limités en intensité è état de satiété è saturation de satisfaction de besoin alimentaire pour un seuil de
revenu bien déterminé.
è L’évolution
de la structure de consommation se caractérise par une baisse de la part de
l’alimentation dans les dépenses totales car W (alimentation) baisse lorsque le
revenu augmente.
Les dépenses alimentaires augmentent mais à un rythme moins rapide
que celui du revenu.
Activité :
Variation
de la PMC selon le niveau de revenu
|
pauvre
|
riche
|
Consommation (alimentaire)
|
180
|
400
|
revenu
|
200
|
1600
|
PMC
(alimentaire)
|
0.9
|
0.25
|
Exemple fictif
- Plus le revenu augmente plus la PMC (alimentaire) diminue (tend vers 0).
- Plus le revenu diminue plus la PMC (alimentaire) augmente (tend vers 1).
è La loi d’Engel est
vérifiée.
b)
Les
besoins moins essentiels : biens normaux
Activité 3
page 125
T.A.F : Présentez l’évolution de la structure de consommation
relative à l’habillement et l’habitation.
Réponse :
La part des dépenses consacrées à l’habillement et à l’habitation
augmente aux mêmes rythmes que le revenu : c'est-à-dire il y a stagnation de la
part de l’habillement et l’habitation dans les dépenses totales.
Généraliser :
En général, les dépenses consacrées aux biens normaux varient peu
lorsque le revenu augmente, autrement
dit, les dépenses
varient proportionnellement au
revenu. c) Les besoins superflu : biens supérieurs
Activité 3
page 125 :
T.A.F : Présentez l’évolution de la structure de consommation
relative aux autres rubriques de consommation.
Réponse :
La part des dépenses relatives aux autres rubriques (hygiène et
soin, transport et télécommunication, enseignement culture et loisirs) augmente
avec un rythme plus rapide que celui de revenu. Cela se justifie par :
-
L’amélioration
de niveau de vie au cours de la croissance génère plus d’accès aux services.
-
Le PT qui
s’incarne dans les innovations qui font apparaître des nouveaux produits, d’où
des nouveaux besoins surtout ceux qui sont relatifs aux services dont leurs poids dans les dépenses totales s’en
trouvent modifiées (mode de vie)
Activité 4
page 125 (évaluation) :
1) Les rubriques de consommation qui connaissent un
accroissement rapide depuis 1960 sont : hygiène et soin, transport et
télécommunication, enseignement culture et loisirs, autres dépenses.
2) Leurs coefficients budgétaires évoluent à la hausse et avec un rythme croissant.
Synthèse :
L’évolution de
la structure de la consommation se manifeste par :
-
Diminution
de la part des dépenses d’alimentation dans le budget lorsque ce dernier
augmente.
-
La part des
dépenses consacrée à l’habillement et l’habitation dans le budget augmente dans
les mêmes proportions que le revenu.
-
La part des
dépenses consacrée aux services dans le budget croît plus rapidement que le revenu.
Section3) les
transformations des modes de vie :
La croissance économique influe, d’une manière
structurelle, la consommation de la population. Les mutations à ce niveau se
caractérisent aussi bien par l’accroissement du niveau de vie et des
changements des structures de consommation, que par des transformations des
modes de vie de la population.
Comment donc la croissance économique
modifie-t-elle les modes de vie ?
A- Définition et
déterminants du mode de vie :
1) Définition du mode de vie : (activité1 page 133)
Le mode de vie ou genre de vie désigne l’ensemble des
manières de vivre (ou des comportements) d’un individu ou d’un groupe social
dans un cadre démographique, géographique, technologique, économique et
socioculturel donné.
Le mode de vie est une notion qualitative : conditions du travail,
type de loisirs, format d’habitat, façon de consommer…
A un même niveau de vie, il peut correspondre des modes de vie
différents. Le mode de vie évolue dans le temps et dans l’espace.
2) Les
déterminants du mode de vie :
Le mode de vie
dépend de plusieurs facteurs à savoir :
a)
Le niveau de vie : C’est un facteur important du
mode de vie mais n’est pas le seul. A un niveau de vie similaire, il peut y
avoir des genres de vie différents. Par exemple : un médecin dans une zone rurale
et un autre dans une zone urbaine ou bien un jeune avocat et un autre plus âgé…
Donc le mode de vie dépend en partie du niveau de vie mais ne se
confond pas avec lui. b)
Les autres facteurs économiques et sociaux : Le mode de vie incluse aussi les habitudes culturelles, le
milieu social d’origine, l’âge, le lieu d’habitation, les rythmes imposés par
la société (effet de la publicité)… Tous ces facteurs influent sur les
comportements des individus.
B-
Croissance économique et transformation des modes de vie :
La croissance économique participe à améliorer les
revenus répartis sur l’ensemble de la population d’où on assiste à une
augmentation de niveau de vie ainsi que l’abondance et la différenciation des
produits offerts sur le marché.
A travers l’accroissement des revenus, l’évolution des
techniques de production, les innovations de produits et l’augmentation de la
productivité, que la croissance économique a transformé, en élevant le niveau
de vie de la population, les modes de vie.
Les facteurs qui contribuent aux transformations du mode
de vie au cours de la croissance sont :
L’augmentation de niveau de vie des individus,
l’activité géographique ou encore mobilité géographique et professionnelle,
l’habitat (régions rurales aux régions urbaines), recherche de plus de confort,
le progrès technique…
1)
Le progrès spectaculaire des modes de vie :
Au cours de la croissance économique, on assiste à des
mutations qualitatives remarquables et profondes de mode de vie dû à une
répartition des gains agricoles, industriels et de services
è Augmentation des revenus des ménages è élévation des revenus
directs.
Aussi, suite à la redistribution des revenus et les
biens collectifs effectués l’Etat et les organismes de sécurités sociales.
On constate une amélioration au niveau de la qualité
d’alimentation qui se diversifie (apporté de la diffusion des réfrigérateurs,
l’eau potable, amélioration des normes sanitaires) , au niveau d’habillement
qui devient plus pratique, du logement plus confortable, du transport qui
devient plus rapide et plus sécurisé tel que l’automobile qui assure une
liberté de déplacement individuel, au niveau des télécommunications qui
connaissent une évolution plus rapide tel que le téléphone qui permet
d’entretenir des réseaux de sociabilité plus profonde que le seul voisinage immédiat.
è
Tous ces changements transforment les habitudes et les comportements des
consommateurs et donc leur mode de vie.
2)
La tendance à l’uniformisation des modes de vie :
On constate que les modes de vie ont une tendance à se
rapprocher ou encore à s’uniformiser sous l’effet de :
-
L’élévation de niveau de vie
des ménages.
-
Les
innovations commerciales (Americain Way of Life), tel que la
publicité, la vente à crédit, le service après-vente…
è
Les ménages se préoccupent davantage de l’acquisition des biens durables (ce
qui caractérise la période des 30 années glorieuses) qui correspond à une
consommation de masse où les produits sont homogènes.
è
Le mode de vie des cadres moyens se distingue de moins en moins de celui des
ouvriers, les ménages vivant dans une région rurales adopte un mode de vie de
plus en plus influencé
par le mode de vie urbain (utilisation des voitures, des
télévisions, des réfrigérateurs, des téléphones…).
La consommation des ménages par leur appartenance
sociale (cadre supérieur, ouvrier) et leur milieu (urbain, rural) tend à se
rapprocher ou s’uniformiser.
è Cette uniformisation
touche les 7 rubriques.
3) Une différenciation
des modes de vie :
Les trente glorieuses sont caractérisées par une
homogénéisation de la consommation vu que les produits sont standard (voiture
noire sous forme T avec Ford), mais cette uniformisation de produits ne reflète
pas qu’il n’y a pas une hétérogénéité de la consommation et donc les modes de
vie ont connu une modification.
Ce changement
peut être expliqué par :
- Les ménages sont équipés en bien durables, ils
cherchent donc à diversifier leurs produits, surtout, suite à la croissance de la
production qui répond aux exigences des consommateurs (marque, qualité, couleurs…).
- Le progrès technique a contribué aussi aux changements
de mode de vie qui devient de plus en plus diversifié vu la naissance des
nouveaux produits tels que les magnétoscopes, paraboles…
4) L’utilisation
du temps libre :
L’accélération de rythme de la production est à
l’origine de l’accroissement du temps libre et donc la naissance de nouveaux
besoins (restauration, loisirs, détente…).
Le temps était, avant, consacré au travail. La croissance et l’amélioration de la
productivité ont baissé régulièrement la durée du travail. Donc, le temps libre
augmente. De nouvelles habitudes de consommation de développent.
En effet, le salarié ne cherche plus seulement de gagner
plus, mais de vivre mieux et de consacrer plus du temps au loisirs, au
vacances, et d’accéder à des activités de loisirs variées (sportives,
culturelles).
è D’où un développement des habitudes de consommation vers des
activités de loisirs.